A Quimper, la vieille place au Beurre s’appelait autrefois la place au Beurre-de-Pot parce que c’est là que se trouvait le marché au beurre. On le vendait dans des pots en grès, très salé pour qu'il se conserve plus longtemps.

Les maisons à pans de bois avec leurs murs latéraux en pierre, contre les incendies, y alternent avec les belles maisons de pierre où logeaient les jésuites enseignant au collège, les clercs et les prêtres de la cathédrale. L’imprimerie du maître Guillaume Leblanc, spécialisée en ouvrages religieux, occupait le n°13 au bas de la place.

Les vieilles cartes postales des années 1900 se sont focalisées sur deux maisons mitoyennes, au n°2 de la place. Ces maisons, mal entretenues, manquaient d’hygiène, il n’y avait ni l’eau courante ni le tout à l’égout. Elles abritaient une population pauvre, au rez-de-chaussée à gauche, un menuisier, ébéniste, charron, fabriquant des charrettes et des meubles bretons, lits clos, armoires. A droite, dans la partie basse, un couvreur et un débit de boisson se partagaient la façade chargée de panneaux publicitaires : Oxo bouillon cubes, chicorée à la Cantinière, vêtements Maison Spéciale, liqueur Raspail…

Aux étages, des familles nombreuses d’ouvriers, lingères et lavandières. On pouvait entrer en passant par la cour, à l’arrière du bâtiment. Ce bloc, considéré comme insalubre, faillit être détruit après-guerre afin d’agrandir la place.

Aujourd’hui rénové, le n°2 abrite deux crêperies réputées dans ce quartier touristique qui attire beaucoup de visiteurs.