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En 1903, une violente manifestation catholique ensanglante la ville de Nantes. 
Depuis l'arrivée des Républicains à la Mairie, la ville est totalement divisée entre cléricaux et laïcs. Les Pères Prémontrés, ordre religieux installé dans le quartier Saint-Donatien, sont expulsés mais ils refusent d'obtempérer. Le Préfet, redoutant des troubles, interdit les manifestations religieuses dont la traditionnelle fête Dieu de la ville. 
L'évêque, Mr Rouard, maintient le rassemblement, appelant presque à l'insurrection. Le 14 juin, de nombreux catholiques sont dans la rue, hommes et femmes de droite, notables chapeautés, ecclésiastiques, avocats en robe, bourgeois bien-pensants réunis sous les noms de « Dieu et la Patrie, Liberté, Préfet Hélitas démission » mais aussi des groupes cléricaux extrémistes armés de barres de fer et de gourdins, cachés à l'arrière. 
Une contre-manifestation socialiste s'est formée. Les Quarante chantent l'Internationale et avancent aux cris de « à bas la calotte, vive la laïcité ».
Rue de Châteaudun, une véritable bataille rangée fera un mort, le journaliste républicain Pierre Gaulay, et plusieurs blessés graves dont un capitaine de gendarmerie. Des arrestations ont lieu au coin de la place Saint-Pierre, devant la cathédrale. La Préfecture est en état de siège. Des fenêtres et des guérites sont brisées. Les gendarmes sont débordés, alors les dragons à cheval chargent plusieurs fois et refoulent les manifestants. La population se disperse, abandonnant la rue Royale, aujourd'hui rue du Roi-Albert, sous un amas de balustrades de la procession renversées et de mâts arrachés.
Ces violences prépareront indirectement les Inventaires de l'Eglise catholique, de 1906.

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