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Jusqu'à la Révolution, le costume des paysans bretons ne possédait pas de broderies, celles-ci étant réservées aux nobles et aux riches bourgeois. Au 19ème siècle, à Pont-l'Abbé en Pays bigouden, les costumes des hommes comme ceux des femmes furent entièrement recouverts de motifs de couleur jaune et orange, brodés sur les lourds tissus de drap noir. Le travail était réalisé uniquement par des hommes qui travaillaient chez eux ou se déplaçaient à domicile afin de confectionner les costumes des communions ou des mariages. C'était une véritable corporation. Certains brodeurs possédaient même un magasin et un atelier avec plusieurs ouvriers, telle la célèbre Maison Pichavant, fondée en 1870.
Puis arriva la grande crise sardinière de 1902. Pour lutter contre la misère, les femmes devinrent à leur tour brodeuses. A Pont-l’Abbé, on comptait à cette époque soixante-dix tailleurs et apprentis, quatre tailleuses, et cinquante-neuf brodeuses. Ces dernières, souvent de très jeunes femmes, cessaient leur activité lorsqu’elles se mariaient. Elles se convertissaient alors en dentellières, le travail au crochet étant moins prenant quand on avait des enfants. Ces femmes produisaient en grandes quantités napperons, gilets, coiffes, gants, guipures, ou longues pièces de dentelle qui étaient ensuite vendues aux boutiques parisiennes.
La guerre de 1914-1918 chassa les couleurs des costumes et l'augmentation de la matière première porta un rude coup à cette industrie artisanale. Progressivement, le port de la coiffe et celui du costume traditionnel se firent de moins en moins courants.

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