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Une loi de 1924 rend obligatoire et prioritaire l’emploi de mutilés de la Grande Guerre dans des postes protégés comme garde-champêtre, facteur rural, concierge, gardien de musée, huissier, gardien de phare…

Ce sont donc deux handicapés, Mandolini et Ferracci, qui se retrouvent affectés à la surveillance du phare de la Vieille, au large de la pointe du raz. Les deux hommes sont très diminués, Mandolini n'a plus l'usage que d'un bras et Ferracci a une balle restée dans le corps. Tous deux, également gazés dans les tranchées, doivent gravir chaque jour les 120 marches séparant les réservoirs à pétrole à la lanterne.

A l’hiver 1925, pendant deux mois, de violentes tempêtes rendent impossible toute approche du phare. Les deux gardiens, malades et à bout de nourriture, hissent le drapeau noir de demande de secours. Plusieurs bateaux tenteront vainement de leur venir en aide.

Le phare est de plus en plus irrégulièrement allumé et, le 19 février 1926, une goélette de Paimpol, la Surprise, périt corps et biens sur les récifs de Plogoff. Le 28, un bateau de pêche réussit à récupérer les deux gardiens épuisés tandis que deux jeunes gardiens remplaçants doivent se jeter dans l’eau pour atteindre l’escalier du phare.

La presse se saisit de l’affaire, rappelant deux autres cas d’emplois protégés sur les phares d’Ar-Men et de la Jument et, en 1927, un décret exclut les mutilés de guerre du métier de gardien de phare isolé en mer.

Le phare de la Vieille, édifié entre 1882 et 1887 sera automatisé en 1995.

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