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Jeudi 13 décembre 1923, les trois gardiens d’Armen sont pris dans l’incendie du phare.

C’est le soir, après avoir mis la marmite à réchauffer sur le fourneau, François Le Pape, unijambiste mutilé de la Grande Guerre, Henri Loussouarn et Hervé Menou sont tous trois montés allumer la lanterne en haut de la tour, sur la galerie située à 35 mètres au-dessus des flots. Ils aperçoivent une épaisse fumée qui s’échappe de la cheminée. L’incendie prend rapidement de l’ampleur, des flammes énormes s’échappent des fenêtres de la cuisine et de la première chambre. Le feu risque de gagner les trois autres chambres superposées, la lanterne et surtout le pied de la tour où sont stockés quatre mille litres de pétrole.

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Les trois hommes, coincés en haut du phare, franchissent alors la balustrade. Hervé Menou et Henri Loussouarn s’accrochent aux cordages servant aux transbordements et François Le Pape se saisit du fil du paratonnerre pour descendre le long de la tour. Parvenus sur l’étroite plateforme à la base du phare, ils parviennent à rentrer à l’intérieur et tentent d’éteindre l’incendie avec des seaux d’eau de mer, étage après étage jusqu’à la lanterne. Au petit matin, ils ont réussi à maîtriser l’incendie.

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La scène a été suivie depuis le rivage. Cinq heures plus tard, le baliseur parvient à leur porter secours dans la tempête grâce à une planchette suspendue qui va permettre d’effectuer des va-et-vient au-dessus des flots entre le vapeur et le phare. Deux gardiens sont transbordés immédiatement tandis que le dernier restera à son poste jusqu’au dimanche 16.

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Le courage des trois hommes a été largement loué par La Dépêche de Brest et par La Bretagne à Paris, mais le quotidien rennais L’Ouest-Eclair n’évoquera cette affaire que quinze jours plus tard par un simple entrefilet “le phare d’Armen a repris son fonctionnement normal”.

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