Près de Gestel, dans le Morbihan, avait lieu chaque 1er mai le pardon des nourrices. Suivant une vieille coutume, ces femmes se rendaient en pèlerinage à la fontaine miraculeuse de Kergornet afin d’espérer beaucoup de lait, par un rituel qui consistait à se faire couler de l’eau dans la manche jusqu’aux seins en invoquant Notre Dame de Kergornet. D’autres prenaient les cailloux de la fontaine et s’en frottaient la poitrine. En effet, avoir du lait, beaucoup et longtemps, avait une grande importance. Nourrice était un métier très répandu en Bretagne. Les familles aisées des villes les employaient à domicile afin qu’elles puissent nourrir en même temps leur bébé et celui de la famille.

​

Beaucoup de nourrices partaient ainsi plusieurs années vivre à Paris où dans les grandes villes de province, abandonnant pour un temps le mari et les autres enfants. C’est pourquoi les nourrices préférées étaient les filles mères et les jeunes veuves qui étaient plus disponibles. Quelques autres nourrices, plus rares, accueillaient chez elles le nourrisson le temps de la lactation.

​

Ce métier rémunéré permit de faire vivre beaucoup de familles bretonnes de nos campagnes.