Cartes postales anciennes du Finistère
Le goulet de Brest est le seul accès maritime à la rade de Brest qui offre un abri naturel idéal pour une flotte de guerre. C'est donc à cet endroit et afin de protéger Brest et son port que de nombreuses installations militaires ont été concentrées au fil du temps.
pointe du toulinguet
La pointe du Toulinguet, la plus occidentale, à l’extrémité de la presqu’île de Crozon, offre une position stratégique majeure. Fortifiée dès le 12ème siècle, réaménagée par Vauban en 1694 avec une batterie basse, elle est dotée en 1812 d’une tour réduit sur 3 niveaux avec terrasse d’artillerie, pour une garnison d’une douzaine d’hommes. A la fin du 19ème siècle, un mur d’escarpe crénelé est rajouté pour barrer la pointe.
le fort du Minoux
Dans son projet de fortification des accès à la rade de Brest, en 1695, Vauban fait construire le fort du Petit Minou destiné à couvrir la partie ouest du goulet en vis à vis du Toulinguet et du fort des Capucins.
C’est une batterie haute avec une plate-forme d’artillerie en contrebas. Côté terre, une escarpe en éperon et un profond fossé le protègent, l’accès se fait par un pont-levis. Le fort est renforcé aux 18ème et 19ème siècles. Un phare est élevé sur sa pointe en 1848.
Le fort est démilitarisé après la Première Guerre mondiale et il devient un hôtel. Occupé par l’armée allemande en 1940, il est refortifié.
En 1945, l’hôtel est rasé et la commune de Plouzané devient propriétaire du site.
le fort du Mengant
La grande batterie du Léon également appelée fort du Mengant a été construite de 1684 à 1687, sur une plate-forme s’avançant dans la mer, afin de défendre le goulet de la rade de Brest. A 19ème siècle, une batterie de rupture est rajoutée au fond de l’anse ainsi qu’une jetée permettant un accès par la mer. Sur la hauteur, une tour carrée crénelée à trois niveaux et une batterie haute bastionnée par Vauban en 1695 complètent l’ouvrage.
Le fort servira jusqu’à la Première Guerre puis sera laissé à l’abandon jusqu’en 1942 où il est réarmé par l’occupant allemand. Les bombardements alliés de 1944 détruisent la partie haute et la tour mais la batterie basse, malgré l’arasement de cinq des huit bâtiments, reste en place.
Après guerre, la Compagnie générale de télégraphie sans fil occupe les lieux. Des travaux sont réalisés afin d’aménager une rampe-funiculaire reliant le port à la partie haute et un imposant bâtiment est construit à proximité immédiate du fort.
La marine est toujours propriétaire du site qui n’est pas ouvert au public.
le fort des capucins
Sur la côte ouest de la presqu’île de Roscanvel, Vauban fait fortifier l’îlot des Capucins pour croiser le feu avec celui du fort du Minou. Des batteries hautes, des plates-formes et épaulements sont construits vers 1694-1695 et complétées par une batterie basse. Le fort est reconstruit en 1848 puis en 1890. C’est un ouvrage titanesque. Creusé à la main dans le rocher, à la barre à mine, invisible de la mer, il abrite alors une soixantaine d’hommes. Composé de deux plates-formes, une côté goulet pour les canons, l’autre côté falaise pour les casernements, on ne peut y accéder que par un pont. Le fort reste armé jusqu’en 1914. Réoccupé par les troupes allemandes, il est violemment bombardé en 1944. Aujourd’hui en ruines, il est toujours propriété de l’armée.
le fort de cornouailles
Au nord de la presqu'île de Roscanvel en Crozon, la batterie de Cornouaille défend l’entrée du goulet de Brest à l’endroit où de nombreux îlots rendent le passage plus étroit. La batterie, destinée à croiser son feu avec celui du fort du Mengant, est construite par Vauban en 1696. C’est un ouvrage en demi-cercle de 250 mètres de longueur, constitué d’une plate-forme adossée à la falaise, à quelques mètres au dessus de l’eau, bordé par un parapet. Au sud, un escalier permet de rejoindre le sentier à flanc de falaise, seul accès terrestre.
En 1813, une tour d’artillerie type A est rajoutée en haut de la falaise, pour protéger l’accès terrestre. Sous le Second Empire, les postes de tir de la batterie sont modifiés, ne laissant que deux canons de gros calibre à ras de l’eau.
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En 1942, des batteries anti-aériennes sont installées par l’occupant allemand. Le site sera violemment bombardé en 1944, détruisant toutes les parties hautes de l’ensemble. En 2013, l’armée cède le fort au Conservatoire du littoral.